J'ai mal au dos, que faire ? (partie 1/3 - explications)
- Thomas Loriguet
- 5 sept. 2024
- 5 min de lecture

Ah... ce mal du siècle ! (et pour les siècles à venir...)
Selon Ameli (1), 4 personnes sur 5 souffriront de douleurs au dos au cours de leur vie.
Des maux, qui peuvent impacter significativement votre quotidien selon le degré de douleurs associées.
Elles peuvent influer sur la manière de vous mobiliser - en réduisant parfois considérablement votre liberté de mouvements, mais également votre état psychologique et votre humeur.
Car quelle douleur est agréable finalement ? Aucune je pense, et l'étymologie du mot douleur vient d'ailleurs du latin dolor, -oris, qui signifie littéralement "souffrance".
Dans cet article, je ne vous parlerai évidemment pas des pathologies concernant la colonne vertébrale, et qui peuvent être la conséquence de facteurs traumatiques (=accidents), héréditaires ou psycho-émotionnels par exemple.
Mais de celles causées par un manque d'activité certains, en lien avec un mode de vie sédentaire.
Car c'est un fait. La plupart ont un travail (ultra) sédentaire, où rester assis 8 heures par jour sur une chaise est devenu une norme.
Et vous vous doutez bien que cela a des conséquences sur votre Santé générale.
[En soit, vous découvrirez au travers de mes autres articles, qu'aucune position et qu'aucun mouvement ne sont délétères pour votre Santé, tant que vous avez la capacité à les tolérer.
J'entends par là, que si vos tissus (muscles, tendons, ligaments etc...) sont habitués et suffisamment forts pour être dans ces positions, votre système n'aura pas de raison de créer des messages d'alerte, c'est-à-dire des messages de douleur.
Mais cela fera l'objet d'un prochain article.]
Dans mon domaine d'expertise, nous parlons souvent de thérapie par le mouvement.
Cela signifie, que beaucoup de douleurs au sens large, peuvent être amoindris grâce au mouvement, à la mobilisation de votre Corps.
Malheureusement, on associe trop souvent le mouvement, à de l'activité physique.
J'aime dissocier l'activité physique, du renforcement musculaire. Car ce sont deux choses totalement différentes.
Bien que le renforcement musculaire soit de l'activité physique, l'activité physique quant à elle ne peut pas forcément être considérée comme du renforcement musculaire.
La marche, le vélo, pratiquer le tennis, la natation ou même jardiner, sont de l'activité physique, où vous dépensez des calories en générant un effort.
Le renforcement musculaire lui, doit être vu comme un outil précieux, vous permettant de renforcer spécifiquement vos capacités tissulaires, dans l'objectif de rendre vos tissus plus résilients face aux contraintes que vous leur appliquerez autant dans votre quotidien, que dans votre Sport (qu'il soit pratiqué en loisir ou à plus haut niveau).
Prenons l'exemple : la marche ou le tennis sont de l'activité physique, car vous "bougez". Mais cela suffit-il réellement à renforcer les muscles de votre dos ?
À la marche, vos tissus du dos sont-ils suffisamment sollicités pour penser être fort(e) lorsque vous fléchirez le buste en avant, ou que vous souhaitez redresser le buste grâce à vos extenseurs de la colonne ?

La réponse est clairement non.
Car lorsque vous marchez, votre colonne vertébrale reste en majorité fixe et droite.
De ce fait, vous n'habituez pas tous les étages de votre colonne, c'est-à-dire les vertèbres cervicales, thoraciques et lombaires, à s'articuler entre elles.
Or, votre colonne, composée de 33 vertèbres, dont 24 sont mobiles, a été pensée initialement par dame Nature, pour nous permettre d'effectuer des flexions avant, extensions arrières, flexions latérales (ou inclinaison) et rotations du buste.

Il existe malheureusement beaucoup de mésinformations concernant les bons ou mauvais mouvements, bonnes ou mauvaises positions, qui seraient la cause de douleurs au dos.
De mon point de vue, cela provient du fait que ces conseils, sont transmis pour la population générale.
Et pour limiter au maximum les risques de "blessures", le raccourci le plus simple et le plus sûr a été de choisir la position la moins risquée, qui n'est autre que le fameux "dos droit"...
En absorbant ce type d'information, cela crée des biais de compréhension, et ainsi des craintes de certains mouvements.
Car si les grandes institutions le disent, c'est que c'est sans doute vrai...
Alors oui, bien évidemment, récupérer au sol un sac de course de 15 kilos avec le dos arrondi, sera très clairement bien risqué pour la population générale !
Mais il faut tout de même apporter de la nuance et recontextualiser cela en faisant appel à notre bon sens.
La personne A, sédentaire +++, qui n'a jamais habituée ses tissus à être dans cette position, qui n'a jamais travaillée avec des charges, comme le poids d'un simple sac de courses bien rempli, a bien plus de risques de se blesser en récupérant son sac d'un bras, et de le transporter jusqu'à chez elle.

Car ces 15 kilos, supportés par une seule partie du corps, vont placer une contrainte élevée de ce même côté, et risquent de créer un message d'alerte au système.
Ce message pourrait ressembler à :

Alors sur le ton de l'humour, on peut trouver ça drôle (et c'est le but). Mais en réalité, si cela se produit réellement, c'est une autre histoire...
En poursuivant cet exemple, la personne B, qui elle aura entraînée ses tissus à être dans cette position, et aura des capacités tissulaires plus élevées que les contraintes qui lui sont imposées, aura largement moins de risques de se blesser.
Pour résumer brièvement ces quelques lignes en deux courtes phrases :
Si vos capacités tissulaires sont supérieures aux contraintes appliquées grâce au renforcement musculaire, vous vous éloignez des blessures.
Inversement, si elles sont inférieures dû à un manque d'entraînement ciblé, vous êtes proche des blessures.
Aussi simple soit-il.
Partons du principe que, qui peut le plus, peut le moins !
Pour en revenir aux recommandations générales des bonnes postures et bons gestes, la question à se poser serait alors :
"Si nous sommes nés avec ces capacités tissulaires, pourquoi ne pas les utiliser ?"
Et c'est tout l'objectif de cet article.
De vous faire prendre conscience qu'il n'existe aucune raison pour éradiquer un mouvement de sa boîte à outils.
Enlever un mouvement à votre panel, c'est perdre petit à petit cette capacité à effectuer ce mouvement.
Le système réagit de cette manière :
Tous les mouvements que vous ne faites jamais ou du moins pas régulièrement, votre système s'en débarrassera, car il estimera ces mouvements inutiles.
C'est-à-dire que moins vous habituerez votre Corps à se trouver dans ces positions, plus il oubliera comment réaliser ce mouvement, et plus vous perdrez en liberté de mouvement.
Comme le calcul mental, en primaire, vous étiez une calculette vivante et pouviez résoudre de tête, et ce en quelques secondes, des additions, soustractions et plus encore.
Aujourd'hui, une grande majorité aura perdu cette vitesse d'exécution, pour la simple raison que vous utilisez votre smartphone en priorité (facilité) plutôt que votre tête 🧠...
Une fois que vous avez compris la réflexion et le processus de pensée de ce début d'article, nous pourrons attaquer les choses concrètes ! À savoir, quels exercices implémenter dans vos séances pour vous renforcer correctement et vous éloigner des risques de blessures au dos.
La suite dans le prochain article :
>> J'ai mal au dos, que faire ? (partie 2/3) en cours de rédaction 🚧
Sources :
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